samedi 12 novembre 2011




Voronet:
Le Jugement dernier recouvre intégralement la paroi occidentale sur cinq registres. Premier registre : A la fin du monde, les anges enroulent le cours du temps, figuré par les signes du zodiaque. Les archanges Michel et Gabriel, au centre, ouvrent les volets, faisant apparaître Dieu le Père. Deuxième registre : Marie et Jean-Baptiste intercèdent auprès du Christ trônant, sous les pieds duquel jaillit le feu qui va s'étendre dans les registres suivants. Des deux côtés s'assemblent les apôtres et des anges. Troisième registre : Au milieu, le trône, ou hétimasie, symbolise l'attente de la seconde venue du Christ, au moment du Jugement dernier. Le Saint-Esprit, représenté par une colombe, s'y est posé. De part et d'autre, Adam et Eve. Sous le trône, l'Évangile et le calice. A l'extrême gauche, saint Paul exhorte prophètes, évêques et martyrs à se diriger vers le trône. A droite, Moïse, tenant d'une main les Tables de la Loi, désigne le trône à ceux qui ne connaissent pas la "vraie foie" : juifs, Turcs et Tatars, Arméniens, latins. Quatrième registre : la main divine tient la balance. Juste en dessous, un personnage nu attend son jugement, qui l'enverra du côté où elle penchera, enfer ou paradis. Des anges déposent sur un plateau des rouleaux de parchemin où sont notées les bonnes actions du défunt. Des diables grimaçants s'agitent pour entasser sur l'autre plateau la liste de ses péchés. A l'aide de tridents, les anges tentent de repousser les démons. Des condamnés attendent d'être précipités dans la rivière de feu, où, chose surprenante, on distingue un ange : il traîne par sa barbe l'hérétique Arius, qui niait la divinité d Christ et provoqua l'un des premiers schismes de l'Eglise (325). Sur la partie droite se développe la résurrection des morts, qui se poursuit au registre inférieur. L'ange de l'Apocalypse sonne la trompette, les tombes s'ouvrent, les animaux sauvages crachent les restes des humains qu'ils ont dévorés. Un personnage féminin coiffé d'un sapin symbolise la terre. Proche de l'ange et symbolisant la pureté, une biche semble égarée dans cette assemblée de fauves. A l'opposé, sur la partie gauche, le cortège des justes se déplace vers le paradis. Cinquième registre : Sous le regard de l'archange, la porte du paradis s'ouvre à la procession des justes, dont la multitude est suggérée par un foisonnement d'auréoles. Ils sont guidés par Saint Pierre, qui tient la clé et guide Saint Paul. Non loin apparaissent le premier empereur romain converti au christianisme, Constantin, et Elena, sa mère, reconnaissables à leur couronne. Au paradis, de gauche à droite : Abraham, Isaac, Jacob, qui tiennent les âmes sauvées dans des écharpes. Le bon larron, crucifié en même temps que le Christ, se tient debout auprès du siège où est assise Marie, entourée des deux archanges. Au milieu de la paroi, David fait vibrer la cobza, sorte de luth encore utilisé en Moldavie. Il semble jouer pour le personnage vêtu de blanc étendu à sa droite, qui représente la mort du juste. De la bouche du juste s'élève une figurine blanche : son âme que l'ange gardien va conduire au Jugement. David se désintéresse de la scène opposée, la mort du pécheur attendu par le démon qui règne dans les flammes. Sur le reste de la paroi se poursuit la résurrection des morts : la mer, symbolisée par une femme, tient un navire et chevauche des poissons qui régurgitent des naufragés.